Dominique Plihon a introduit la réunion en faisant remarquer que le CS s’intéresse depuis longtemps à la question de la décroissance.

En témoigne le livre « le développement a-t-il un avenir ? », publié en 2000 à la suite des travaux d’un groupe de travail du CS. Mais il était souhaitable de faire le point, dix ans plus tard. C’est pourquoi il a été décidé d’inviter Paul Ariès qui a défendu l’intérêt du concept de décroissance, un « mot obus » destiné à décoloniser notre imaginaire pour faire de nous des « objecteurs de croissance ». Paul Ariès affirme que la décroissance est nécessairement de gauche car elle pousse à penser collectivement un autre mode de vie. Pour Jean-Marie Harribey, le mot de décroissance n’est pas à la hauteur des enjeux face à la crise du capitalisme. Les « décroissantistes » ne posent pas bien le problème des transitions et n’apportent pas des réponses assez précises sur ce qui doit décroître et ce qui doit croître. Mais le débat a montré que, même si les mots ont leur importance, il faut savoir aller au-delà des mots. Il apparaît, comme l’a fait remarquer Thomas Coutrot, que le temps des polémiques est passé, et que les convergences sont très fortes aujourd’hui entre Attac et le mouvement de la décroissance. La crise écologique a fait mûrir les esprits. Comme le remarque Geneviève Azam, cette crise nous a fait prendre conscience des limites de la planète. Ce qui démontre l’intérêt de la remise en cause de notre modèle productiviste et consumériste.